Mineurel

Minorités religieuses en Europe

Accueil

Agos et Salom, journaux des minorités arménienne et juive en Turquie

MESUTOGLU Nese

Un regard comparatif sur les journaux minoritaires Agos et Salom, représentants des minorités arménienne et juive en Turquie

- Les Arméniens et les Juifs de Turquie forment désormais deux minorités numériquement marginales. Ces deux groupes de cultures différentes ont vécu des périodes relativement fastes sous l’Empire ottoman par nature multi-etnique, plurilinguiste, multi-confessionnel. Mais dans l’Etat-Nation turc, depuis 1923, le cosmopolitisme istanbuliote laisse la place à une homogénéité sans cesse renouvelée par l’arrivée d’autres communautés.
Emigrations vers les autres pays et concentration à Istanbul ont influencé la culture des deux groupes. Malgré la diminution de la population, une chose n’a pas changé : l’importance donnée à la presse. Des dizaines de journaux en arménien et en judéo- espagnol animant la vie culturelle malgré les censures des sultans, pendant l’Empire ottoman, ont cédé aujourd’hui la place à un journal ‘en turc’ pour chacun de ces deux groupes. C’est Agos pour la minorité arménienne et Salom pour la minorité juive.
- Agos et la communauté arménienne : fondé en 1996, Agos est plus jeune que Salom. Mais dans une période si courte, Hrant Dink a joué un rôle important que l’on peut comparer soit avec le fondateur de Salom Avram Leyon, soit avec le président de la communauté civile Silvio Ovadya dans la minorité juive. Au sein d’Agos, la minorité arménienne commence à évoluer : action de recherches de réforme de la structure traditionnelle de la gestion communautaire, liberté d’expression à Agos malgré le leader religieux, charisme en représentation, question sur l’évolution de la communauté à la société, recherche de transparence d’un ordre de représentation civile, recherche de la sécularité malgré le leader religieux de la communauté…
- Salom et la communauté juive : fondé en 1947, Salom a dépassé les 60 ans. La minorité juive continue à maintenir des attitudes conservatrices : fidélité à la structure traditionnelle de la gestion communautaire, création d’un modèle de représentation religieuse et civile, protection de l’ordre fermé, la fidélité du rédacteur au leader religieux...
Notre travail tentera de démontrer comment ces deux journaux ont surgi. De quelle manière les représentants des deux minorités se reflètent dans leurs pages. Notre problématique, brièvement, est « le rôle de la presse minoritaire dans la création des leaders en communauté minoritaire, la concurrence entre ces leaders et le rôle de la presse minoritaire dans la conservation de l’identité. »
Thèse de doctorat en cours à l’Université de Strasbourg sous la direction de M. Samim Akgönül.
Nese Mesutoglu